Aspiration du monde physique vers l’Amour divin
Voici une fleur que nous avons appelée « Aspiration du Physique à l’Amour Divin ». Par le « Physique », j’entends la conscience physique, la conscience la plus ordinaire et la plus tournée vers l’extérieur, la conscience normale de la plupart des êtres humains, celle qui attache tant de prix au confort, à la bonne nourriture, aux beaux habits, aux relations heureuses, etc., au lieu d’aspirer aux choses plus élevées. L’aspiration dans le physique à l’Amour divin suppose que le physique ne demande rien d’autre que de sentir combien l’aime le Divin. il comprend que toutes ses satisfactions habituelles sont absolument insuffisantes. Mais il ne peut pas y avoir de compromis : si le physique veut l’Amour divin, il ne doit vouloir que cela et ne pas dire : « J’aurai l’Amour divin et, en même temps, je garderai mes autres attachements, mes besoins, mes plaisirs… »
C’est le centre psychique qui est le siège fondamental de l’aspiration ; de là, celle-ci rayonne ou se manifeste dans l’une ou l’autre des parties de l’être. Quand je parle d’aspiration dans le physique, je veux dire que la conscience elle-même qui en vous recherche avidement le confort matériel et le bien- être devrait d’elle-même, sans y être contrainte par les parties supérieures de votre nature, demander exclusivement l’Amour divin. D’ordinaire, vous devez lui montrer la Lumière à l’aide des parties supérieures de votre être, et il faut le faire vraiment avec persistance, sinon le physique n’apprendrait jamais et il faudrait attendre la ronde habituelle de la nature pendant des âges avant qu’il ne comprenne les choses de lui-même. En fait, cette ronde de la nature est destinée à lui montrer toutes sortes de satisfactions possibles et, en les épuisant, à le convaincre qu’aucune d’elle ne peut vraiment le satisfaire et que ce qu’il cherche au fond, c’est une satisfaction divine. Par le yoga, nous accélérons ce lent processus de la nature et nous insistons pour que la conscience physique voie elle-même la vérité et qu’elle apprenne elle-même à la reconnaître, à la vouloir. Mais comment lui montrer la Vérité ? Eh bien, de la même façon que vous apportez une lumière dans une pièce obscure. Illuminez l’obscurité de votre conscience physique avec l’intuition et l’aspiration des parties plus affinées de votre être et persistez à le faire jusqu’à ce qu’elle réalise l’insuffisance et la vanité de sa soif pour les choses inférieures et ordinaires, et jusqu’à ce qu’elle se tourne spontanément vers la vérité. Et si elle se tourne vraiment, toute votre vie en sera changée – l’expérience est décisive.
Lorsque j’étais enfant et que je me plaignais à ma mère de la nourriture ou de petites choses de ce genre, elle me disait toujours d’aller faire mon travail ou de continuer à étudier au lieu de donner de l’importance à des futilités. Elle me demandait si j’avais l’illusion de croire que j’étais née pour mon plaisir. « Tu es née pour réaliser le plus haut idéal », disait-elle, et elle m’envoyait promener. Elle avait bien raison, mais naturellement son idée du plus haut idéal était plutôt pauvre par rapport au but que nous poursuivons ici. nous sommes tous nés pour le plus haut idéal. Par conséquent, dans notre Ashram, chaque fois que l’une de vos petites requêtes pour plus de confort ou plus de bonheur matériel vous est refusée, c’est pour votre propre bien et pour vous faire réaliser ce pour quoi vous êtes ici. Ce refus est réellement une faveur car, de cette façon, vous êtes considérés comme dignes de faire face au plus haut idéal et d’être façonnés selon lui.
-La Mère, Entretiens 1929-31