Différents degrés de sincérité

AUTEUR
La première grande étape de mon aventure intérieure a été de découvrir que j'étais hypersensible. Cela m'a permis de me reconnecter à mon corps et à mes émotions. Ensuite, mon intuition m'a guidée vers la compréhension des mécanismes de l'ego pour que je me relie petit à petit à mon âme et que je décide totalement de me dédier à éveiller cette autre conscience.

Douce Mère, que veut dire exactement « sincérité » ?

Il y a plusieurs degrés de sincérité.

Le degré le plus élémentaire, c’est de ne pas dire une chose et en penser une autre, prétendre une chose et en vouloir une autre. Par exemple, ce qui arrive assez souvent, dire : « Je veux faire des progrès, et je veux être débarrassé de mes défauts », et, en même temps, chérir dans sa conscience ses défauts et prendre très grand soin de les cacher afin que personne n’intervienne pour les faire partir. Ça, c’est un phénomène tout à fait courant. C’est déjà un second degré. Le premier degré, c’est quelqu’un qui prétend, par exemple, avoir une très grande aspiration et vouloir la vie spirituelle, et en même temps qui fait tout à fait… comment dire… sans vergogne, les choses qui sont les plus opposées à la vie spirituelle. Ça, c’est le degré de sincérité, d’insincérité plutôt, le plus évident.

Mais il y a un second degré que je viens de vous décrire, qui est comme ça : il y a une partie de l’être qui a une aspiration et puis qui dit, même pense, même sent, qu’elle voudrait bien être débarrassée des défauts, des imperfections ; et puis, en même temps, d’autres parties qui cachent très soigneusement ces défauts et ces imperfections, afin de ne pas être obligées de les mettre au jour et de les guérir. Ça, c’est très courant.

Et finalement, si l’on va assez loin, si l’on pousse la description assez loin, tant qu’il y a une partie de l’être qui contredit l’aspiration centrale vers le Divin, on n’est pas parfaitement sincère. C’est-à-dire qu’une parfaite sincérité est une chose extrêmement rare. Et d’une façon tout à fait courante, très, très fréquente, quand il y a des choses que l’on n’aime pas dans sa nature, on a le plus grand soin de les cacher à soi-même, on trouve des explications avantageuses, ou on fait simplement un petit mouvement, comme ça. Vous avez remarqué que, quand les choses bougent, comme ça, on ne peut pas les voir clairement ? Eh bien, à l’endroit où il y a un défaut, il y a une sorte de vibration qui fait comme ça, et alors votre vision n’est pas claire, vous ne voyez plus vos défauts. Et ça, c’est automatique. Eh bien tout ça, ce sont des insincérités.

Et la sincérité parfaite, c’est quand il y a au centre de l’être la conscience de la Présence divine, la conscience de la Volonté divine, et que tout l’être, comme une masse lumineuse, claire, transparente, exprime cela dans tous ses détails. Ça, c’est la vraie sincérité.

Quand à n’importe quel moment, quoi que ce soit qui arrive, quand l’être s’est donné au Divin et ne veut que la Volonté divine, que n’importe ce qui se passe dans l’être, à n’importe quel moment, toujours, tout l’être, avec une unanimité parfaite, peut dire au Divin, et sent pour le Divin : « Que ta Volonté soit faite », quand c’est spontané, total, intégral, là vous êtes sincère. Mais jusqu’à ce que cela soit établi, c’est une sincérité mitigée, plus ou moins mitigée, jusqu’au moment où l’on n’est pas sincère du tout.

– La Mère, Entretiens 1954

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